Tout d’abord, un peu d’histoire…les premiers micros pour guitares électriques sont apparus dans les années 30, notamment au sein des ateliers Gibson, avec son fameux P90 (sa forme rappelait celle d’une savonnette d’où son surnom le « Soap Bar »).
Réponse de Léo Fender dans les années 40, avec l’invention du micro simple bobinage à aimant séparé.
Un micro simple bobinage est composé d’un ou plusieurs aimants autour desquels s’enroule un très fin fil de cuivre pour former une bobine.
On distingue les micros à aimants ALNICO (Aluminium-Nickel-Cobalt) des autres micros plus bas de gamme, à plots en acier et aimant séparé.
Dans les années 50, les fameux Humbuckers font leur apparition chez Gibson. Littéralement, Ham pour « Bruit » Bucker pour « Annulation ». Cette technologie a pour objectif de limiter les interférences avec les autres appareils.
Les humbuckers sont composés de deux bobines montées en série, s’enroulant autour de deux rangées d’aimants. Le secret, c’est que les polarités des deux rangées d’aimants sont opposées. Ainsi, le bruit de fond de chaque bobine est annulé par l’autre.
Les cordes de guitare électrique sont en acier (alliage contenant du fer). En vibrant au dessus des aimants (et donc en perturbant le champ magnétique généré par ces derniers), un courant alternatif dit courant induit se crée dans la bobine. L’énergie mécanique (vibration de la corde) est donc transformée en énergie électrique. La fréquence du courant induit est identique à la fréquence de la vibration de la corde.
Ce courant induit traverse les potentiomètres, puis passe dans le cordon jack et arrive enfin à l’ampli qui se charge (fort logiquement) de l’amplifier, puis de le transmettre enfin au haut parleur (l’énergie électrique est donc re-transformée en énergie mécanique au niveau du haut parleur).
Les micros à double bobinage ont un niveau de sortie généralement beaucoup plus élevé que les micros à simple bobinage. Cela est dû, bien évidemment, à la présence de deux bobines montées en série, dont les niveaux de sortie respectifs s’additionnent. Les humbuckers donnent un son beaucoup plus rond.
En revanche, de par leur niveau de sortie plus faible, les micros simples donnent un son beaucoup plus aigu, brillant et cristallin, avec des attaques beaucoup plus nettes.
Lorsque les fabricants de micros ont voulu augmenter de manière significative le niveau de sortie de leurs micros, ils se sont heurtés au problème expliqué plus haut :
Avec un aimant plus puissant, la vibration des cordes (et donc le sustain) étaient contrariés.
Avec un nombre de spires plus important au niveau de la bobine, le son devenait trop grave et trop sourd, perdant toute brillance.
Aussi, la seule solution a été d’apporter de la puissance « artificiellement ». Ainsi, un préampli fonctionnant sur piles a été intégré aux micros.
Ce dispositif a plusieurs avantages :
- Niveau de sortie plus élevé, ce qui permet aux musiciens de passer par de longues chaînes d’effets et équalizeurs de toutes sortes, qui leur permettent de sculpter littéralement leur son, sans perdre trop de signal.
- Le niveau de sortie très élevé permet aussi d’obtenir de très grosses saturations en gardant une définition et une précision convenables.
- Réglage de tonalité active : Avec des micros passifs, les potentiomètres ne peuvent qu’ôter de la puissance ou des aigus aux micros. Avec des micros actifs, de par la présence d’un préampli et d’une source d’énergie extérieure (pile), non seulement on ajoute de la puissance au signal, mais on peut aussi ajouter des graves ou des aigus. Ce réglage de tonalité actif n’existe toutefois pas sur tous les micros actifs.
- Des micros à électronique active supportent mal d’être associés à des micros passifs. La différence de niveau de sortie est trop importante, et le calibrage des potentiomètres des uns n’est pas compatible avec les autres.
Mais l’électronique active a aussi ses désavantages :
- Niveau de sortie parfois trop élevé : Une guitare intégrant des micros actifs se branche sur l’entrée « low » de l’ampli… mais tous les amplis ne disposent pas d’entrée « low ». Or, branchés sur une entrée High, les micros actifs saturent trop facilement le préampli.
- On peut aussi regretter que la guitare électrique ne soit plus un instrument « autonome » : avec des micros actifs, il faut utiliser une pile, et la remplacer régulièrement.
- Les puristes reprochent aux micros actifs une certaine froideur. Le fait est que, lorsque l’on s’évertue à n’utiliser que des amplis « tout lampes », on peut ne pas aimer utiliser un instrument pourvu de micros équipés de préamplis à transistors…
donc encore une fois, tout dépend du son que l’on recherche et de ses préférences auditives, styles de jeu…etc…etc…le mieux est d’aller essayer tout ça en magasin !
La particularité de cette marque est son expertise dans les micros guitare dit « actifs » qui sont alimentés par une pile de 9 volts (bien que certains passent leurs micros en 18V). Toutefois, EMG a une gamme standard dite « passive » (EMG Select, EMG HZ).
Voici par exemple le kit micros EMG 81-85 Kerry King Signature (Slayer) que j’ai monté sur ma BC Rich KKV Flying Speed V G2. Personnellement, je les adore pour leur son tranchant, sans concession. Ils sont équipés d’un PA2 booster permettant de mettre la patate (un switch permet d’envoyer un supplément de gain). Il est préférable d’utiliser un noisegate avec ce genre de matériel (une noise gate, littéralement « porte à bruits » est un effet de traitement sonore dont le but est d’empêcher les sons parasites du signal entrant de passer à travers le circuit audio, dans le but d’obtenir un son le moins parasité possible en sortie). Le montage de ce type de micros nécessite un peu de boulot mais le résultat est très sympa !
On lui doit des micros pour guitare tels que les micros double bobinage ou humbucker Jazz, JB (Jazz/Blues, fait originellement pour le guitariste britannique Jeff Beck) et Trembucker, ainsi que les Hot et Cool Rails, micros double bobinage au format et à la taille d’un micro simple bobinage, qui sont définitivement rentrés dans le panthéon du micro pour guitare compte tenu de leur qualité et de leur notoriété auprès du public concerné.
La fameuse Gibson Les Paul de Slash, n’est pas équipée de micros Gibson mais d’une paire de humbucker Seymour Duncan (pro-humbucker Alnico 2).
Voici un petit tableau récapitulatif des principaux micros Gibson sur le marché.
Avec leur niveau de sortie respectif (valeurs indicatives).
Personnellement, j’utilise ces micros sur mon Ibanez Xiphos XPT700 Red Camaleon, que j’ai restaurée recemment. Elle est équipée d’origine d’un kit de micros D-Activator passifs qui sonnent plutôt bien.